Kamsar, 17 avril 2012
Nous espérons que vous allez toutes et tous bien! Aujourd’hui, nous vous gâtons avec plein de belles aventures et de photos!
D’abord, il y a deux semaines déjà, nous sommes allés faire notre tour habituel à l’orphelinat. Les enfants vont maintenant en famille les week-ends afin de s’intégrer à la vie du village et à ce qu’on pourrait appeler « la vraie vie guinéenne ». Ainsi, le samedi matin, on embarque tous dans la boîte du camion (photo à l’appui ; ne vous inquiétez pas, le chauffeur ne roule pas très vite!) afin d’amener les enfants dans différentes familles.
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Annick dans le camion avec Junior |
Nous nous promenons donc dans les environs et c’est très agréable. Le paysage est magnifique, nous croisons plein de villages typiques et les gens nous saluent : « Fote, Fote! ». Et nous de leur répondre « Fore, Fore! ». Bref, c’est toujours un moment agréable. Lorsque nous sommes arrivés au dernier village, Sibouti, nous sommes descendus de la boîte question de se décrisper un peu (hihihihi!) et de visiter le village. Les gens étaient gentils et accueillants et nous avons pu échanger avec eux ; c’était super! Ce matin-là, tout le village était réuni au même endroit puisqu’il y avait un sacrifice. Cela signifie que tous revêtent leurs plus beaux habits, que les femmes et les enfants sont d’un côté à préparer la nourriture pour tout le monde et que les hommes, sont de l’autre côté, à défiler un à un devant le chef du village afin d’amasser de l’argent pour la famille du défunt. Pour eux, les sacrifices sont une grande fête. Les voyant tous réunis, nous avons donc demandé si nous pouvions prendre des photos et tout le monde était d’accord! C’était un agréable moment dont nous nous souviendrons longtemps! Nous y retournerons prochainement afin de distribuer les photos que nous avons prises et aussi à leur demande, d’aller leur en apprendre sur l’Occident. Évidemment, nous en profiterons aussi pour en apprendre davantage sur eux! Ce sera sans doute un moment d’échange inoubliable dont nous vous ferons part.
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Le village de Sibouti |
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Les femmes vêtues pour l'occasion |
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On pile le piment... |
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Pour ensuite le mettre dans la sauce à base d'huile de palme et de poissons. Cette sauce est ensuite mélangée au riz. |
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Les hommes du village |
En ce moment de l’année, il s’agit de la saison des noix d’acajou (cashews). Nous pouvons donc maintenant vous apprendre tout le travail qui se cache derrière ces noix! D’abord, c’est un arbre qui donne un fruit (voir la photo) avec une forme entre le piment et la pomme. La senteur est aussi un mélange des deux.
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Le fruit et la noix |
Bien que ça semble délicieux, Mamadou, notre jardinier, nous a dit que ça pouvait être mortel si mélangé avec du lait… on ne l’a donc pas mangé! Au bout du fruit, il y a une coquille dans laquelle se trouve la noix d’acajou. Chaque fruit ne contient donc qu’une seule noix! Par la suite, il retire la coquille du fruit au même titre qu’un pédoncule de pomme et la font griller dans une bassine de métal qu’ils déposent sur le feu. Suite au grillage, la coquille est facile à briser et ils peuvent donc récupérer la noix qui est aussi grillée. C’est donc énormément de travail puisqu’ils doivent travailler chaque noix une par une! Nous vous assurons que nous en comprenons mieux le prix élevé! Mais on ne vous dira pas combien nous payons pour les noix ici qui viennent directement de la source! Miam, miam! La saison est toutefois courte (mars-avril-mai) et nous devons en profiter puisque contrairement à vous, quand ce n’est plus la saison, nous n’en avons plus! Ah oui, j’oubliais! Lors de la saison des pluies, nous planterons notre propre arbre d’acajou dans la cour! : - )
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Une femme faisant griller les noix d'acajou. |
Le week-end dernier fut aussi bien agréable! Direction Sangaredi, l’endroit où la mine de la CBG est située. C’est à environ deux heures de route, mais le paysage change énormément dans ce court laps de temps. Là-bas, c’est montagneux et c’est plus loin de l’océan. Nous avons passé le week-end avec les quelques expatriés qui y habitent et ce fut bien agréable de changer d’air, de souper dans un autre restaurant que celui de Kamsar et de voir d’autres gens! Nous avons même vécu l’expérience du club guinéen par excellence : le Sombrero! Pour y aller, nous avons dû rouler un bon cinq minutes sur une piste (donc pas goudronnée) très raboteuse et sans électricité! Quelques minutes plus tard, nous voyons apparaître une lumière au loin ; c’est le Sombrero! Pour votre curiosité, c’est un petit club, mais c’est très bien et ça ressemble grandement à un club « kitsch » du Québec avec des fauteuils en léopard et beaucoup trop de stroboscopes! La musique est guinéenne, africaine mais aussi afro-américaine. Les Guinéens adorent Akon! Donc une belle soirée avec évidemment le défi pour s’y rendre! Le lendemain sur la route du retour, nous nous sommes arrêtés sur le bord d’un village typique puisque nous voulions prendre des photos pour pouvoir vous montrer à quoi ça ressemble. Des cases typiques en boue séchée avec le toit en paille. À l’intérieur, un lit, un petit bureau et parfois une chaise. Si un mari a plusieurs femmes, il y a une case par femme ou sinon, il possède une plus grande maison dans laquelle chaque femme a sa chambre qu’elle partage avec ses enfants. La nourriture se fait à l’extérieur ou dans une paillote ouverte (murs en filet, par exemple).
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Un village typique |
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Vue de l'intérieur du village |
Encore une fois, les gens étaient accueillants, gentils et tout le monde voulait être pris en photos! Tout comme les habitants de Sibouti, nous retournerons leur porter les photos que nous avons mis dans la « boîte » (c’est ainsi qu’ils appellent l’appareil photo)!
Mariam, une des femmes (elle a environ 25 ans) qui nous livrent les fruits et les légumes a donné naissance à un beau petit garçon en santé dimanche! Son prénom reste à déterminer puisque c’est le père de Mariam (donc grand-père du petit garçon) qui doit le décider. Il aura donc un prénom ce week-end! Mais la réelle anecdote dans tout ça, si triste soit-elle, est que Mariam est venue me livrer des fruits la semaine dernière avec sa large bedaine de 8 mois 1/2, et son panier sur la tête qui doit peser au minimum 10 livres. Annick a commencé à lui dire d’arrêter de porter les choses sur sa tête il y a au moins deux mois et chaque fois qu’elle la voyait, elle lui répétait (!), mais elle a dû continuer à traîner toutes ces livraisons sur sa tête jusqu’à la dernière seconde avant son accouchement puisque c’est comme ça… elle doit nourrir sa famille. Elle devrait venir nous voir prochainement avec son petit! Nous mettrons une photo sur le blog!
Pour sa part, notre jardinier Mamadou nous a annoncé que sa mère voulait le marier et qu’elle lui cherchait une femme provenant de l’endroit de sa naissance puisque c’est préférable de se marier avec quelqu’un de son coin! Par contre, ici, comme au Canada, un mariage, c’est cher et cela chicote beaucoup Mamadou! Pour votre information, bien que ce ne soit pas facile tous les jours, Mamadou fait des progrès majeurs dans ses cours de lecture et d’écriture. Avec l’aide d’Annick, il peut maintenant lire de courtes histoires! Toute une réussite!
Pour terminer, nous quittons pour notre périple guinéen ce vendredi! Nous avons bien hâte de visiter ce qui semble être un coin bien différent de Kamsar et les environs. La région que nous visiterons se somme Fouta Djalon. Nous irons dans les villes de Kindia, Labé, Mamou, Dalaba et Faranah pour aller voir des chimpanzés dans un centre de conservation! Ce sera le sujet de notre prochain blog!
On vous embrasse!
Annick & Nicholas
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Fote! Fote! |