mercredi 29 juin 2011

L'adaptation Guinéenne !

Kamsar, le 24 juin 2011

Annick est arrivée !  Enfin !  Elle est arrivée depuis 1 semaine et elle s’adapte à la vie de Kamsar.  À partir de maintenant, je vais écrire dans le blog en utilisant la 2e personne du pluriel.  Beaucoup mieux !

La journée de l’arrivée de Annick, nous sommes restés à Conakry pour la nuit.  Le lendemain, le constat a été confirmé une fois de plus :  La route est toujours aussi cahoteuse. 
Nous sommes arrivés à Kamsar en début d’après midi et j’ai donné une visite guidée du village à Annick.  Nous sommes installés à Kamsar Cité, où les maisons sont plus belles, plus spacieuses et mieux équipées que le reste de la ville.  Il faut dire que Kamsar explose en population avec l’entreprise minière qui stimule l’économie locale.  Certains parlent de 80,000 personnes, d’autres parlent de 135,000.  Dans un pays où tout est complexe, il est normal d’avoir de la difficulté à avoir un recensement exact !  Attention par contre :  Quand je dis le mot complexe, il est difficile de décrire en mots à quel point tout est laborieux.  C’est peut-être nos idées d’Occidentaux avec nos concepts sociaux et toutes les notions qu’on prend pour acquises qui font qu’on trouve tout complexe ici.  Mais c’est en travaillant sur l’attitude et sur l’ouverture d’esprit qui fait qu’on s’ajuste, qu’on s’accoutume, qu’on  s’adapte…  Après tout, si on reste dans notre zone de confort (notre ouate), comment peut-on apprendre à développer cette adaptabilité ?
Bon assez de philo pour ce message, on passe aux faits coquasses :
1.        Annick a découvert que ici, il est tout à fait de coutume de demander 3 ou 4 fois ‘ça va?’ dans une conversation de 5 minutes.
2.       Des ouvriers sont venus élaguer les arbres et palmiers dans notre cour.  Disons qu’on n’est pas certain que les normes du travail accepteraient qu’un homme sans équipement, sans corde, sans harnais, sans casque et sans souliers (!) se tiennent accroché sur une branche à 10 mètres dans les airs pour tailler l’arbre avec une machette.
3.       Au grand dam de Annick, elle n’est plus Annick ici :  Elle est madame Nicholas !  Nic trouve ça vraiment très drôle.  Annick moins !
4.       Note aux voyageurs qui envisagent de venir dans cette partie du monde :  Quand vous voyez quelqu’un que vous avez croisé une fois ou deux dans votre vie et que la personne s’exprime en disant : « Mon ami ! Comme je suis content de te voir ! » avec l’intensité des grandes retrouvailles, il ne faut pas oublier quand dans 90% des cas, c’est que cette personne a quelque chose à demander (Eau, souliers, souvenir, bouffe, vêtements, prendre son enfant pour qu’il puisse aller étudier en Occident, etc.).
5.       On est allé au marché pour la première fois.  Il faut le vivre pour le croire !  Une infinité de petites rues avec des marchands partout.  Je pense que la meilleure façon de décrire l’expérience est en s’imaginant qu’on se trouve dans un marché Africain en l’an 1000…  Mais avec des téléphones cellulaires !  Une super expérience !
Donc en gros, on est heureux, on est bien et on découvre à deux la vie de Kamsar !
On vous embrasse !
Annick et Nic

lundi 13 juin 2011

Le projet commence ! Le projet Afrique.

J’avais une sorte de débat interne à savoir si j’allais faire un blog…  Je me disais que très peu de gens font des blogs sur leur banlieue pour parler de leur emploi et qu’avec un contrat de travail de 2 ans, je serais ici éventuellement dans ma banlieue à parler de mon emploi.
Mais le contraste avec nos vies d’occidentaux tellement puissant en arrivant à Conakry m’a convaincu que je peux envoyer des nouvelles aux amis et à la maison en utilisant un blog.  La vie en Afrique est simplement différente.  C’est le but de notre immersion.  Pour comprendre les différentes cultures, il faut aller voir.  Pour échanger, apprendre, partager, il faut aller le vivre.  Dans les affaires comme dans la vie, on s’adapte, on change, on observe, on questionne, on améliore comme on peut, on agit.  C’est pour ça qu’on est parti !

Conakry, le 4 juin 2011.
C’est frappant.  Il fait chaud.  Très chaud.  On sort de l’avion et on marche vers les tarmacs pour récupérer les valises.  Il est 16h30 et il fait 40 degrés avec 90% d’humidité.  Tout le monde fait du bruit, la propreté est…  différente des standards qu’on connait, les gens vont dans toutes les directions…  Heureusement, je viens ici avec une entreprise.  Luxe immense qu’est d’apercevoir une personne avec mon nom sur sa pancarte. 
On récupère mes valises (oui, j’étais content et soulagé de voir qu’elles sont arrivées) et on roule tout de suite vers l’hôtel. 
Dans les rues, le chaos.  Le chaos organisé.  Les gens vont et viennent.  Les motos se faufilent.  Les taxis aussi.   Les camions aussi dans le fond.  Partout il y a des gens.  Partout.  Sur les bâtiments, dans les rues, dans les ruelles, dans les magasins, 9 personnes par auto, bien plus par camionnette, des gens qui s’agrippent sur les toits des camions et des autos… Partout !
Je suis certain que Conakry, comme plusieurs villes, s’apprivoise, mais au premier contact, c’est difficile de ne pas être déstabilisé !  Nous aurons le temps pendant notre aventure ici de l’apprivoiser (en fait, de voir si on peut l’apprivoiser).

Je me rends à l’hôtel, je dors  comme je peux et je me prépare pour la route vers Kamsar.  5 heures de route parmi des cratères (le mot ‘nid de poule’ ne s’applique plus).  Je pense que les seuls véritables concurrents pour la décrépitude des routes sont les routes du Cambodge !  Mais ce n’est pas grave, je suis content, c’est le début de l’aventure !

J’arrive à Kamsar et je prends possession de notre nouvelle maison.  Un semi-détaché avec 2 chambres et une grande paillotte dans la cours.  Je sens que je vais aimer.
Les gens sont curieux, ils viennent voir qui est le nouveau.  Comme j’étais déjà allé à Kamsar 2 fois dans le passé, je revois les gens que j’apprécie ainsi que ceux qui viennent toujours demander quelque chose au ‘Foté’ (l’homme blanc).  It’s part of the deal.

J’ai 2 semaines pour commencer le travail, pour m’installer un peu, pour préparer ce que je peux préparer, pour trouver ce qui se mange et ce qui ne se mange pas…  Parce que dans 2 semaines, Annick arrive et je veux absolument qu’elle soit ici chez elle.  Qu’elle se sente bien, qu’elle soit heureuse.   C’est ce qu’on veut pour les gens qu’on aime, non ?
Pour répondre à tous nos amis qui pensaient qu’on allait être en carence alimentaire pour 2 ans :  À date, j’ai mangé des mangues fraiches, des ananas frais (on va faire pousser des ananas dans notre jardin), du poisson frais du jour, du filet mignon et un kraft diner (oui, je suis moins fier de ce dernier).  Oh, j’oublie le pain de la boulangerie et les chocolatines que j’ai pris pour ma fête.  Je mangeais moins de nourriture fraiche à Montréal !

Donc le départ se fait dans ces conditions.  La piscine est toujours parfaite pour la baignade, la plage est toujours aussi sauvage, les gens sont toujours aussi curieux de voir un Foté, les enfants aiment toujours autant se faire prendre en photo et je suis heureux d’être arrivé !   L’aventure est commencée !  This is Africa.

Je vous embrasse !
Nic