lundi 30 juillet 2012

Mohamed, le coiffeur de palmiers


Kamsar, 29 juillet 2012

Cette semaine en fut une de travaux dans notre cours et chaque type de travailleurs a eu son lot d’anecdotes!

Tout d’abord, nous avons eu un serpent sur notre terrain… Avant de poursuivre, il faut mentionner que tout est sous contrôle et que tout le monde se porte bien! Donc Nic arrive du travail à la fin d’une journée. En arrivant dans la cour, Mamadou lui dit : « Monsieur, il y a un sepent » (Note : le ‘r’ oublié dans ‘sepent’ n’est pas un oubli, mais la prononciation entendue). Nic se dit qu’il a entendu d’un autre garde plus loin qu’un serpent a été vu alors il n’y prête pas trop d’importance. Il demande quand même à Mamadou où le serpent a été vu. Mamadou regarde Nic et dit : «  Là ». Nic se retourne et voit à 4 mètres de lui un cobra noir d’environ 50 cm qui s’enfuit vers le terrain du voisin. Réalisant que s’ils ne l’attrapent pas, le serpent peut devenir un problème pour quelqu’un plus tard, Mamadou, Nic et le gardien d’à côté ont pris les armes trouvés sur place (râteau pour Mamadou, coupe-haie pour Nic et pinesol (!?!?) pour le gardien d’à côté et ont chassé l’intrus qui s’est caché dans un trou. Mamadou a ensuite tenté de le faire sortir, mais en vain alors il l’a écrasé dans le fond de son trou avec le bâton et a ensuite rempli le trou du pinesol (?!?!?), de terre et d’une dalle en roche. Le serpent ne sera jamais revu puisque la CBG est venue arroser le lendemain pour chasser par l’odeur tous les serpents potentiels. L’histoire se finit bien et l’image de Nic avec le coupe-haie à chasser le serpent aura bien fait rire les gardes. Nous même en rions maintenant !

Ensuite, Annick a eu un beau cadeau de fête cette année : la CBG est venue élaguer les arbres de la cour! Il y a donc maintenant beaucoup plus de lumière sur notre terrain! Tous les palmiers, manguiers, acacias, cocotiers prenaient beaucoup de place! Jeudi matin, 8 hommes arrivent pour débuter les travaux. Comme nous l’avons déjà mentionné, les normes de sécurité du travail font preuve de davantage de laxisme que les nôtres! L’ouvrier monte dans l’arbre pieds nus et ne s’attache que lorsqu’il est rendu au lieu dans l’arbre où il s’arrête pour couper. Toujours pieds nus, il coupe à la hachette ou à la scie mécanique! Outre les mesures de sécurité pour les moins déficientes, il ne faut pas oublier que nous sommes présentement en carême et que les Guinéens ne peuvent donc ni manger ni boire entre le levé et le couché du soleil. Le travail physique qu’exige la tâche de couper des arbres ne justifie pas de contrevenir à cette croyance religieuse. Inutile de vous dire que les ouvriers prenaient souvent des pauses et que leur niveau d’énergie diminuait rapidement. Mais le plus grand choc culturel vécu lors des travaux fut sans doute lorsqu’un peu avant 14h, tous les ouvriers ont arrêté de travailler et se sont mis à prier Allah sous la paillotte… C’est une scène qui restera marquée longtemps dans la  mémoire d’Annick.

Pour terminer, nous avions des palmiers et cocotiers à faire élaguer et ce n’est pas la CBG qui s’occupe de ce type d’arbres, mais plutôt Mohamed, le coiffeur de palmiers! C’est vraiment lui qui nomme son emploi ainsi! Il a donc taillé notre palmier et nos cinq cocotiers. Toujours pieds nus, il monte dans les arbres soutenu par une branche de palmier qu’il porte dans son dos et qu’il attache sur le tronc d’arbre. Ces branches sont flexibles et hyper résistantes! Ils coupent ensuite les branches avec un petit « coupe-coupe » (le nom que les Guinéens donnent aux hachettes) et fait un excellent travail! De plus, Mohamed est un personnage en soi et un très bon vivant!
Mohamed dans l'arbre!

Notre palmier coiffé

Photo coup de coeur, Mamadou, la branche de palmier, la femme voilée...

Mohamed prêt pour monter dans l'arbre : attaché et avec son coupe-coupe
 Voilà pour la vie guinéenne des derniers jours!

On vous embrasse!
Annick & Nicholas

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