Kamsar, 3 mai 2012
Nous sommes revenus sains et
saufs de notre périple jeudi soir dernier après des journées bien remplies de
découvertes guinéennes! Après une semaine bien tranquille, nous voilà fins
prêts à vous raconter notre périple.
Nous sommes d’abord allés passer
le vendredi après-midi à l’orphelinat. Nic leur a fait faire de la « slack
line » (sangle d’escalade tendue entre deux arbres sur laquelle on doit
marcher et garder l’équilibre) et malgré un manque total de discipline (!),
certains en ont bien profité et étaient très bons! Le soir, nous avons
participé à la célèbre danse du vendredi soir avec les enfants de l’orphelinat
et tous ceux des villages avoisinants qui veulent s’y joindre. Fait
intéressant, les enfants des villages doivent venir avec une lampe de poche
puisqu’il n’y a pas l’électricité. C’est simple comme constat, mais ça surprend
toujours de les voir arriver avec cet objet! Comme toujours, lors de la danse,
nous avons pu observer leur rythme qui est plus qu’impressionnant! En soirée,
nous sommes sortis avec les éducateurs dans une «boîte » guinéenne,
c’est-à-dire un endroit pour danser. Les enfants comme les adultes sont
bienvenus et l’alcool peut parfois être difficile à trouver! Il s’agit vraiment
d’un endroit pour profiter de la musique et danser comme seuls les Guinéens
savent le faire!
Le lendemain matin très tôt,
notre chauffeur, Lama, est venu nous rejoindre en taxi sur la route de notre
départ vers Kindia. Il s’agit de la première destination de notre périple. Après
5 heures de route parfois cahoteuse, parfois bien et quelques contrôles
militaires sans histoire, nous voilà arrivés à la première attraction
d’importance, les Eaux Kilissi. Il s’agit d’une jolie chute où l’eau coule
toute l’année (ici, c’est bien rare!) et qui se déverse dans un bassin
baignable. Pour s’y rendre, on doit traverser un pont suspendu plutôt douteux
qui fait définitivement parti de l’expérience! Nous avons passé quelques temps
là-bas pour ensuite reprendre la route vers une autre chute nommée le voile de
la mariée. Une chute très haute où il ne restait qu’un petit filet d’eau et qui
est située dans une forêt d’un côté tropicale et de l’autre, rempli de tecks
matures. Il y avait aussi d’énormes pousses de bambous! Petit tour rapide à
l’énorme marché de Kindia et dodo dans un hôtel… respectable. Note à
nous-mêmes : ne pas trop élever nos standards! ; - )
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Les Eaux Kilissi |
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Le fameux pont! |
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Dans les alentours de Kindia |
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Le méga bambou aux chutes du Voile de la mariée. Regardez bien, Annick est toute petite en bas! |
Dans les alentours de Kindia, les
gens sont toujours des Soussou (même peuple qu’à Kamsar), mais les paysages
sont montagneux et les routes sinueuses.
Lendemain matin, départ très tôt
afin de se diriger vers le Centre de conservation des chimpanzés à Somoria dans
le Parc du Haut Niger (pour votre information, c’est vraiment dans la
brousse!). Au lieu des 4 heures de
route prévues, nous avons plutôt dû endurer un long 7 heures et demi dans des
pistes de très mauvaise qualité… Nous sommes arrivés sur place juste à temps
pour le souper des chimpanzés, moment où les visiteurs peuvent les voir! Nous
avons donc pu observer ces magnifiques bêtes pour quelques instants. Nous ne
pouvions malheureusement pas avoir de contacts avec eux ni s’approcher trop
près de la grille puisqu’ils sont très forts et très émotifs! La mission du
centre est de prendre sous leur aile des chimpanzés blessés ou abandonnés et de
tenter de les rendre autonome dans un environnement sauvage pour les relâcher.
Les volontaires sont vraiment dévoués à la cause! Nous avons passé la nuit sous
la tente dans une chaleur extrême! Il faisait 33° à 22
heures… Inutile de vous dire que nous n’avons pas bien dormi! Lendemain, départ
très tôt afin de refaire la route inverse. En traversant le parc, nous avons pu
apercevoir plusieurs petits singes, un phacochère, une gazelle et des
mangoustes! En plus de la route très difficile, nous avons eu une aventure concernant
l’essence! En sortant du Parc, nous avions besoin d’essence. Arrivés à la
première ville d’importance, Mamou, il y a pénurie d’essence à la station
(chose très normale…!). Lorsqu’il y a des pénuries, des tonnes de gens se
rassemblent autour de la station d’essence afin de vendre de l’essence achetée
auparavant et stockée dans des bidons. Évidemment, le prix est plus élevé et
nous ne pouvons jamais être certain de la quantité mise dans le réservoir!
Notre chauffeur demande 20 litres puisque c’est ce qu’il fallait afin de se
rendre à la prochaine ville. Des jeunes hommes siphonnent (oui, oui…!) le tout
dans notre réservoir et nous partons. Après quelques kilomètres et loin d’être
rendus à la prochaine destination, le chauffeur nous dit que nous allons
manquer d’essence ; les jeunes hommes ne nous ont pas donné 20 litres, mais
plutôt 12 ou 13! C’est important de dire que nous avons PAYÉ pour 20 litres!
Bref, à cause de ce genre de situations, il y a des vendeurs d’essence sur le
bord de la route qui la vendent dans des bouteilles d’un litre… C’est quand
même organisé quand on y pense! (sarcasme!) En bout de ligne, nous avons dû
acheter quelques 1 litre 2 fois sur la route! C’est un trajet qui nous a coûté
très cher!
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Petit village niché dans les montagnes |
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Les chimpanzés! |
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Des cases Malinke |
Dans le coin du Parc de Haut
Niger, nous nous trouvions en Haute Guinée, en pays Malinke. Les habitations
sont différentes des Soussou, mais notre passage rapide ne nous a pas permis de
remarquer d’autres différences majeures. Ici, nous sommes des
« Toubabous »!
Après ce trajet tumultueux, nous
sommes arrivés à Dalaba. Une magnifique ville du Fouta Djalon, élevée dans les
montagnes. Notre chauffeur nous a amené faire un petit tour de ville, nous
avons fait quelques achats et ensuite, soirée bien tranquille à l’hôtel qui
était… bien! Encore une fois, il est important de conserver de bas standards!
Le lendemain, nous sommes partis en direction nord dans le Fouta. Nous avons
d’abord arrêté aux chutes Kinkon, tout près de Pita, où nous avons déjeuné.
C’était vraiment très joli! Ensuite, direction ville de Labé, capitale du
Fouta. Ouuff…. Juste à y penser, nous nous sentons encore étourdis! Nous sommes
allés directement au marché, donc un lieu assez central de la ville. C’était un
vrai chaos ouest-africain! Les motos, les voitures, les piétons, les kiosques
dans les rues, les camions de livraison arrêtés en plein milieu de la route, le
bruit, la poussière… Bon, ça vous donne une idée! Disons que c’est une ville
très vivante et que nous n’étions peut-être pas dans le « mood »
opportun! C’est aussi la preuve
que nous ne nous adapterons jamais complètement à la vie guinéenne! Après cet
étourdissement, nous avons pris la route inverse afin de retourner à Dalaba.
Sur le chemin, nous avons fait un arrêt aux jardins Chevalier. Il s’agit d’un
grand jardin où pousse pins, caféiers, théiers, bambous et autres. C’était au
départ un jardin expérimental planté par un Français au début des années 1900.
Il voulait y voir ce qui y pousserait. Il a donc fait de nombreux tests! À
cause des guerres, il a quitté la Guinée pendant près de 50 ans et lorsqu’il
est revenu, il a eu la surprise de voir que tout avait poussé et que le petit
jardin était maintenant devenu une forêt mature! Le climat plus clément du
Fouta a sans doute contribué au succès de ses essais! Actuellement, un gentil
guinéen a pris la relève avec sa famille. Il y actuellement une jolie pépinière
de pins dont il s’occupe. De retour à l’hôtel, nous avons profité de la superbe
terrasse : bières, lecture, écriture… Une image vaut mille mots!
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La fameuse terrasse! |
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La forêt de pins. Humm... ça sent le Québec! |
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Les chutes Kinkon |
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Ce n'est pas à Labé, mais c'est pour vous montrer un peu une scène de centre-ville |
Dans le Fouta Djalon, nous sommes
en pays Peuls. La religion musulmane y est presque exclusive contrairement aux
autres régions où il y a davantage de chrétiens. Les habitations sont davantage
des maisons en ciment plutôt que des cases et pour la première fois en Guinée,
nous y voyons de nombreux pâturages. Pour terminer, ici, nous sommes des
« Portos »!
Le lendemain, de retour sur la
route. Petit arrêt aux chutes Ditinn. Après une marche de 20 minutes, nous
voilà devant de très hautes chutes! Évidemment, très peu d’eau, mais c’était
magnifique! Nous continuons ensuite notre route vers Kindia. Arrivés là-bas, un
détour au marché s’impose, surtout pour Annick qui aime beaucoup les marchés!
Le soir, nous nous sommes trouvés un guide pour le mont Gangan que nous
voulions grimper le lendemain. Une fois le guide trouvé, dodo tôt puisqu’une
grosse journée nous attendait le lendemain.
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Les chutes Ditinn |
Déjà la dernière journée du
voyage! Nous nous levons très tôt afin de profiter de la
« fraicheur » matinale pour la randonnée. Cinq heures de marche
incroyable! Les paysages étaient exceptionnels et nous avons même traversé un
village dans la montagne! Il y a vraiment des gens partout en Guinée! Toutefois,
nous n’avons pas vraiment grimpé le Mont Gangan… Après 4h30 de marche,
redescendus dans la plaine, notre guide nous indique le Mont Gangan… mais il ne
s’agit pas de la montagne que nous avons redescendue! Nous avons plutôt monté
le Mont Kyria qui est vraiment plus haut! Nic voulait monter le sommet le plus
élevé en croyant que c’était Gangan. Le guide, lui, au lieu de nous dire que
nous montions une autre montagne, n’a rien dit et nous a amené où nous voulions
aller! Quelle surprise de découvrir que nous n’allions jamais monter le Mont
Gangan! C’était tout de même un avant-midi magnifique! Ensuite, nous avons pris
la route du retour vers Kamsar. 6 longues heures sur une route qui est
toutefois de mieux en mieux puisqu’elle est presque entièrement refaite!
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Des femmes descendant aux villages afin de vendre les bananes |
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Le Mont Gangan à gauche et le Mont Kyria à droite |
Maintenant, quelques points
divers!
-
À tous les attraits touristiques
d’importance il y avait toujours des installations abandonnées. Comme si la
Guinée avait déjà voulu s’ouvrir au tourisme, mais que les conditions
politiques et sociales en avaient voulu autrement. C’est bien triste puisque
tout y était…
-
Pour ce voyage, nous avions
apporté des objets à donner aux enfants : billes pour les garçons et
barrettes et élastiques pour les filles. Nous avons par contre pris conscience
que nous faisions parfois peur… À certains endroits, lorsque nous arrêtions sur
le bord de la route afin de donner des trucs, les enfants s’enfuyaient et
semblaient avoir vraiment peur de nous. Nous avons demandé à notre chauffeur
pourquoi ils agissaient ainsi et il nous a répondu que la traite d’enfants
n’était pas si loin derrière dans leur histoire. Dans certains endroits, les
parents avertissent les enfants de se sauver si un véhicule arrête. C’est bien
triste tout ça, mais on doit les comprendre…
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Mine de rien, elles sont bien heureuses puisqu'elles viennent de recevoir des barrettes |
- Durant tout le texte, nous
n’avons pas parlé de température... c’est inutile puisqu’il fait toujours beau
et chaud, surtout durant cette période de l’année! Nous avons par contre eu
droit à notre première pluie depuis novembre à Dalaba! Après tout ce temps,
c’est à peu près la même excitation que la première neige!
- Notre chauffeur Lama a été super!
Il nous a bien aidé aux contrôles militaires, lors de nos visites, sur la
route, etc.! Grâce à lui, nous avons aussi pu remarquer qu’une solidarité
guinéenne règne dans tous les pays. Même si un gérant d’hôtel nous disait qu’il
n’y avait plus de chambre de disponible, il y avait toujours un petit coin pour
Lama! Nous devions donc y comprendre qu’il n’y avait plus de place pour des
« Portos », mais certainement pour un Guinéen!
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Nous et notre chauffeur |
Maintenant, un petit medley de photos des camions et voitures trop chargés!
On vous embrasse! On arrive bientôt!
Annick & Nicholas
P-S : au moment d’écrire ces
lignes, il y a un gros « jam » de musique guinéenne forestière (gens
de la forêt, au sud-est du pays) l’autre côté de la rue! Il n’y a pas de doute,
les différences sont présentes tous les jours!
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