vendredi 26 octobre 2012

Vos dons à bon port!


Kamsar, 26 octobre 2012

La vie depuis le retour des vacances suit son cours tranquillement ou presque… Disons qu’un accident automobile (tout le monde va bien! Ne vous inquiétez pas!) a largement occupé notre temps et nos pensées. Pour certaines raisons, nous ne pouvons pas expliquer notre aventure en long et en large, mais ce que nous pouvons vous dire c’est qu’ici, un accident peut prendre une tournure où les acteurs se multiplient, où tout le monde y cherche son compte et où un permis de conduire et des immatriculations retirés par le police peuvent être bien longs à récupérer! Bref, l’histoire est classée et il y a eu plus de peur (et de complications administratives!) que de mal!

Sur une autre note, lors de notre arrivée de vacances, nous avons entrepris la distribution de tous vos dons, fraichement arrivés sur le cargo à la fin de l’été! Le moins qu’on puisse dire, c’est que vous avez fait de nombreux heureux! Globalement, nous avons donné à plusieurs familles guinéennes qui ont aussi distribué à leurs connaissances et familles élargies, à quelques écoles, au centre communautaire de Kamsar et à la Maison des enfants de Sobanet. Tous ces gens vous remercient grandement et leur valorisation des Canadiens n’a fait qu’augmenter suite à cette distribution digne du Père Noël! À travers toutes ces donations, nous avons aussi pris conscience qu’il est difficile, voire impossible d’aller distribuer nous-mêmes dans les villages, chez les gens à qui nous (vous) avons donné. C’est pour cette raison que les photos sont prises à la maison avec une seule personne. Plusieurs d’entre eux ont dû ramener leur butin à la maison un peu chaque jour afin d’éviter de soulever de la jalousie de la part des voisins. Un autre a dû rentrer le soir avec sa boîte afin d’éviter les regards, les questions et qui sait, peut-être des conséquences plus graves dont nous vous laissons imaginer. Ce fut un dur constat pour nous. Donner est un magnifique geste qui remplit de bonheur les donateurs et les bénéficiaires, mais dont la logistique doit être parfaitement orchestrée afin d’éviter que le geste ne mette en danger la sécurité de ceux que nous voulons aider. Encore une fois, l’extrême pauvreté entraîne des données et des phénomènes sociaux qui sont impossibles à imaginer sans les avoir vécus…  Mais un gros merci encore de la part de tous les Guinéens qui en ont profité! Voici quelques photos :
Une partie de vos dons avant la distribution

Mamadou, le coureur, a en profité pour prendre de bons souliers de course, des vêtements pour lui et pour ses amis!

Quelques livres pour la bibliothèque d'une école primaire de Kamsar. Le directeur était bien content!

Kaba et des vêtements pour lui et sa famille.

Rabi a distribué à toutes ses soeurs dans les villages environnants.

Abdoulaye a pris des jouets et des vêtements pour ses enfants.

Les éducatrices du centre communautaire si heureuses d'avoir du nouveau matériel!

Ce que les orphelins de la Maison des enfants recevront! Un peu maintenant pour la fête de la Tabaski et le reste plus tard, lorsqu'ils grandiront!

Marie-Rose, éducatrice à la Maison des enfants, était bien contente de recevoir tous ces nouveaux vêtements pour elle et sa famille.

De son côté, Annick a terminé le classement de la bibliothèque où elle donnait son temps depuis plus d’un an! Les élèves peuvent donc emprunter des livres et jusqu’à maintenant, c’est un succès! Yéééé!
Une petite partie de la bibliothèque avec des dons de livres.

Sinon, il y a la planification de notre voyage en Afrique du Sud qui prend aussi beaucoup de temps! On se promet encore une fois un « trip » hors du commun qui nous fait déjà rêver!
 
Dernière chose, arrivée de la famille Dumesnil dans 11 jours! Le compte à rebours est commencé : Jour D, -11. Première fois pour Valérie en Afrique! ; - ) Nous avons si hâte de vous voir!

On vous embrasse!
Annick et Nicholas

P-S: Pour ceux qui ont rencontré des problèmes pour la lecture du dernier blog (Kenya, Kilimanjaro, Tanzanie), nous ne savons pas vraiment ce qui s’est passé et pour l’instant, nous sommes incapable de régler le « bug ». Toutefois, nous savons que le problème se produit uniquement sous Explorer ; Firefox et Safari publient le blog parfaitement.

dimanche 14 octobre 2012

Tanzanie : ‘’Pole, Pole’’


Kamsar, 6 octobre 2012

Ça y est, nous sommes déjà rendus sur les pentes du Kilimanjaro… Nous l’avons tellement visualisé, nous nous sommes entrainés si fort et c’est MAINTENANT! Nous sommes excités et stressés à la fois, nous pouvons l’apercevoir de la ville et ça semble si haut! La première journée, c’est plutôt relax : piscine à l’hôtel, rencontre avec notre guide (Babuu. Il a monté le Kilimanjaro plus de 100 fois, mais il a perdu le compte exact! On lui fait donc confiance!), préparer l’équipement et surtout dernière douche pour 8 jours!

C’est le lendemain que tout commence pour vrai! Le matin, la place principale de l’hôtel est remplie de gens nerveux, de gros sacs d’expédition… Et voilà, c’est le moment : on se dirige en autobus vers la porte d’entrée de la route Machame, celle qui nous amènera au sommet! Arrivés là-bas, c’est le temps de s’inscrire, les porteurs s’affairent à rassembler tout ce qui sera nécessaire à l’expédition, etc. Il y a beaucoup d’action! Une fois les formalités terminées, nous faisons les premiers pas sur le sentier! La première journée s’est très bien déroulée. La météo était exceptionnelle et nous traversions la forêt tropicale. En gros, nous avons marché environ 5 heures, parcouru 11 km et monté de 1800 m. à 3000m. où se situait le premier camp (camp Machame). Le rythme de marche est très lent (Pole, pole!) et nous ne sommes jamais à bout de souffle même dans une montée. La vue du camp fut tout de même bien appréciée! En plus, une belle surprise nous attendait : nous avions une toilette d’expédition privée! Un bonheur vu les conditions des toilettes des camps! À chaque camp, nous avions trois tentes (montées par les porteurs qui quittent les camps après nous et arrivent au prochain avant nous. Ça vous donne une idée de leur rythme à eux!) : une tente repas, une tente toilette et celle pour dormir.  Sur la montagne, les journées passent très vites et les nuits sont longues : nous sommes très fatigués!
La vue de la montagne avant de s'y rendre

C'est le départ!

La forêt tropicale, paysage de la première journée
Après un matin givré au camp (d’ailleurs, il faisait déjà assez froid à cette altitude!), c’était le moment de débuter la deuxième journée qui fut l’une des plus spectaculaires. Un sentier assez escarpé que nous pouvions voir monter au loin devant nous, une belle forêt, un agréable sentier et aussi beaucoup de poussière! Nous allons n’en parler qu’une fois, mais pour la totalité de l’expédition, il y avait de la poussière dans notre eau, dans notre nourriture, dans nos bottes, dans notre tente… bref, vraiment partout! Donc, une courte journée de 4 heures pour 4 km (ça montait!) et 800 m. d’altitude. Le camp Shira était donc située à environ 3800 m. Aujourd’hui, sur cet étroit sentier, nous prenons conscience qu’il y a beaucoup (beaucoup trop à notre goût, en tout cas) de gens sur la montagne. Nous sommes parfois pris dans des bouchons de gens. Ça rend parfois la randonnée désagréable, mais on s’y fera. Une journée difficile, mais somme toute agréable qui se termine par un bon repas! Par ailleurs, la bouffe d’expédition est beaucoup mieux que ce à quoi l’on s’attendait. Pour terminer, un petit mot sur le camp Shira. C’est d’ici qu’on voit le sommet du Kilimanjaro (par la face Kibo, donc pas celle que nous allons montée) pour la première fois et de l’autre côté, le sommet du mont Meru. Nous sommes et serons pour le reste du trek au-dessus des nuages. Les couchers de soleil se font sur le Meru et les levers sur le Kili... Ce sont des paysages à couper le souffle!
Le sentier de la seconde journée

Vue du camp...

Coucher de soleil sur le Meru
Déjà la troisième journée! Ça passe très vite et tout va bien jusqu’à maintenant. Aujourd’hui, nous demeurons au même camp et c’est pour nous une journée d’acclimatation. Nous faisons tout de même une randonnée d’environ 5 heures dans les environs ce qui nous permet de bien s’adapter à cette altitude et de conserver notre rythme. D’ailleurs, à cette altitude, il ne fait jamais plus de 12° durant le jour, ça gèle la nuit, le vent est frais et la végétation est subarctique.

Lors de la journée suivante, c’est le moment de quitter le camp et de continuer notre route. Ce fut toute une journée dans la roche volcanique (qui nous suivra jusqu’au sommet) et le froid! Nous avons marché durant 6h30 sur environ 10 km pour passer de 3800 m. jusqu’à 4600 m. pour ensuite redescendre à 3900 m., lieu du troisième camp (Baranco). Bref, de la montée et de la descente, des vallées et d’étrangers palmiers qui poussent encore à 4000m.! Encore de l’agréable météo : nous sommes bien chanceux!
Annick et les palmiers

Magnifique vue sur la montagne
Belle vue sur le sentier qui nous attend
Du camp Baranco, nous pouvions voir ce qui nous attendait pour le lendemain (jour 5 déjà) : une montée rocheuse à flanc de montagne où les bâtons de marche ne seraient d’aucune utilité! Finalement, c’était beaucoup moins imposant que ce que ça en avait l’air et tout s’est bien déroulé. Suite à cette montée abrupte, il fallait bien redescendre un peu pour ensuite remonter, redescendre encore assez abruptement et devinez quoi, monter encore! Malgré tout, c’était une petite journée de 4 heures seulement pour 5 km. Globalement, nous n’avons pas gagné en altitude, mais avons seulement traversé deux vallées. C’est au camp Karanga que le sommet devient très, très présent. Nous le voyons constamment, nous nous y approchons et ça devient carrément une obsession!
Nous sommes au-dessus des nuages!
Le moral est bon!
La sixième journée que nous entamons est la dernière avant le sommet! C’est une courte journée de 3 heures de marche pour environ 4 km, mais surtout 700m. de dénivelé (de 3900 m. à 4600 m.). C’est une montée qui se fait tout de même très bien, mais qui se termine par un drôle de moment. Lorsque nous arrivons au camp Barafu, les gens qui ont fait le sommet la veille sont en train de redescendre lorsque nous arrivons vers 11h. Ce n’est rien de trop encourageant puisque beaucoup de gens (ou peut-être ne voyons-nous que ceux-là!) ont l’air mal en point et exténués. À ce moment, on se demande vraiment ce que nous sommes venus faire là! Après un lunch rapide, nous devons nous reposer puisque cette nuit, nous ne dormirons pas beaucoup : nous devons nous lever à 23h afin d’aller attaquer le sommet. Au souper, notre guide et assistant-guide nous donnent les dernières instructions pour le sommet et c’est le temps du dodo. Malgré l’énervement, nous dormons très bien, la fatigue aidant!
Le sentier qui nous mène au dernier camp avant le sommet
À 23 heures, nous nous réveillons, mangeons un peu et c’est le départ un peu avant minuit. Nous sommes maintenant rendus le 21 septembre! Nous partons avec les lampes frontales à l’attaque du sommet. Une longue montée dans le noir, le froid et de forts vents nous attendait. Tout se passe bien jusqu’à environ 5300m. où Annick commence à ressentir fortement le mal des montagnes. Malgré tout et grâce à l’aide de nos guides, nous atteignons Stella Point à 5769m vers 7h00, dernier point d’importance avant le sommet! Nous y prenons un thé et goûtons aux premiers rayons de soleil de la journée qui nous encouragent! Le lever de soleil à partir de 5h00 nous a aussi grandement aidé. C’était si beau de voir les couleurs à l’horizon et le soleil se pointer. Après Stella Point, c’est maintenant le temps d’aller voir cette fameuse pancarte qui nous confirmera que nous nous sommes bel et bien rendus au sommet de l’Afrique à 5895m. (Uhuru peak). Après 40 minutes de marche supplémentaires, c’est l’accomplissement de ce dont nous avons tant parlé et rêvé : nous sommes sur le sommet du Kilimanjaro! C’est la célébration, le temps de prendre quelques photos et de bien profiter du moment (malgré la fatigue et l’état second dans lequel nous sommes!). À cause du froid et du vent, nous n’y restons pas longtemps. C’est déjà le temps de redescendre! Rien de trop facile quand nous avons déjà 8 heures de marche dans le corps! Mais au moins, le moral est bon puisque nous avons atteint le sommet! La descente est beaucoup plus rapide ; seulement 3 heures! Vers 11h, nous arrivons au camp complétement exténués, mais la journée est loin d’être terminée! Notre équipe nous laisse deux heures pour dormir un peu, manger et refaire les sacs avant de continuer notre descente vers le prochain camp, Mweka à 3100 m. Nos jambes sont fatiguées, la descente est difficile, nous glissons un peu partout… Disons que la vue du camp est plus qu’agréable! De plus, nous sommes retournés dans la végétation, le camp est très joli et entouré de conifères. En tout, une journée de près de 1300 m. en montant et de 2800m. en descendant! La fatigue est vraiment au rendez-vous! Après un rapide souper, c’est le dodo bien mérité!
Le lever du soleil tant attendu!

Nous et nos guides en pleine célébration!

Maintenant, la descente!
Au camp Mweka
Déjà la dernière journée de l’expédition! Avant de quitter le camp, nous avons eu droit à une célébration de la part de toute notre équipe : chansons et collier de fleurs! Quel bon feeling! Ça donne l’énergie nécessaire afin d’effectuer les 10 km restants qui nous ramènerons à une altitude de 1600 m. La vue du fil d’arrivée est très émotive : ça nous fait prendre conscience de l’exploit que nous venons d’accomplir! Nous sommes vraiment fiers de nous! : - ) De retour à l’hôtel, nous recevons nos certificats, nous prenons une douche (Enfin! Mais question de bien nous rappeler que nous étions en Afrique, il n’y avait pas d’eau chaude… super!) et nous nous reposons! Le lendemain, nous quittons déjà Moshi afin d’aller relaxer sur les plages de Zanzibar! C’est une belle suite de voyage!
Nous et notre superbe équipe

Dernière vue sur la montagne avant le fil d'arrivée

Des gens bien heureux de l'exploit accompli!
Donc, après un court vol de 40 minutes, nous atterrissons à Stone Town, ville principale de l’île de Zanzibar. Un taxi nous attendait afin d’aller directement au nord de l’île, plus précisément à Nungwi. C’est là que nous découvrons un petit coin de paradis avec ses plages de sable blanc, ses eaux turquoises, sa bonne nourriture et son hospitalité. Les trois prochains jours seront consacrés au farniente, aux happy hours et à un peu de plongée pour Nic! Nungwi était exactement ce dont nous avions besoin afin de reposer nos corps endoloris et de recharger nos batteries avant de retourner à Kamsar.
Les happy hours afin de célébrer!

Un peu de plage

Un beau coucher de soleil

Le sable blanc, les eaux turquoises et les petits bateaux de pêche
La dernière journée avant de reprendre l’avion, nous avons décidé de rentrer à Stone Town afin de visiter la ville un peu. C’est une agréable découverte qui nous y attendait. Stone Town est une ville magnifique où les influences arabes, indiennes et africaines se dévoilent. Que ce soit par la religion musulmane ultra présente, par les bâtiments d’inspiration arabes, par les nombreuses épices indiennes qu’on y cultive dans les environs, par ses marchés typiquement africains ou encore par ses interminables ruelles où il fait bon se perdre, cette ville dégage une ambiance agréable à laquelle nous ne nous attendions pas. Bref, c’était une magnifique découverte. Encore de nos jours, il est aisé de comprendre que Zanzibar (nommé aussi l’île des épices) fut un point d’intérêt dans la route des épices. C’est sur cette découverte que se terminait notre voyage… Le lendemain, c’était l’avion qui nous attendait avec ses interminables escales! Deux journées dans les aéroports nous rappellent qu’il n’est pas facile de se promener en Afrique!
Le vibrant marché

Les ruelles

Les fameuses portes anciennes de l'île

Nous terminons avec quelques-unes de nos connaissances en swahili :
-    Mzungu : c’est le Fote swahilien! Ça signifie littéralement explorateur et donc Blanc!
-   Jambo! : Bonjour! Il y a aussi la chanson qui vient avec… Jambo, jambo bwana… Vous demanderez à Nic de vous la chanter ; il l’a encore dans la tête!
-    Hakunamatata : Pas de problème! Les Kényans et Tanzaniens l’utilisent souvent!
-    Simba : Lion! Le préféré d’Annick! Simba, le roi lion! Hihihi!
-    Karibu : Bienvenue!
-  Pole, pole : lentement, lentement. Sur le Kilimanjaro, on doit l’entendre au moins cinquante fois par jour!

  En somme, encore une fois nous avons réalisé un voyage exceptionnel plein d’aventures et de découvertes! L’Afrique de l’Est demeurera sans aucun doute un endroit spécial dans nos cœurs de par tous ces beaux moments vécus et l’accomplissement du Kilimanjaro!

Prochaine destination : Afrique du Sud!

On vous embrasse!
Annick & Nicholas

Kenya : ‘’Hakunamatata’’

Kamsar, 6 octobre 2012

Nous voici maintenant de retour après un trop court passage en Afrique de l’Est! Une Afrique bien différente de celle où nous vivons et de laquelle nous revenons la tête et le cœur remplis de beaux souvenirs et d’une panoplie d’émotions.

Premier arrêt : le Kenya et plus précisément le parc du Masai Mara et ses environs. Après un toujours long trajet en avion (sortir de la Guinée est loin d’être facile!), nous avons finalement atterri à Nairobi, la capitale du Kenya. Nous étions pris en charge par une agence (IntoAfrica qui fut tout simplement impeccable), donc pas trop de souci. Il y avait quelqu’un pour nous prendre à l’aéroport et nous amener au centre-ville, à notre hôtel. Les gens parlent très bien l’anglais (c’est la langue d’enseignement) et aussi le swahili. À première vue, Nairobi est une ville en fort développement, propre et surtout dans un trafic automobile constant! Il n’y a pas vraiment de panneaux routiers, donc ça donne ce que ça donne! Après s’être rapidement installés à l’hôtel, nous avons découvert une toute autre Nairobi… Nairobi la dangereuse qui devient une ville fantôme la nuit tombée. En plein centre-ville, il y a des gardes de sécurité à tous les 10 mètres, on se fait analyser au détecteur de métal en entrant et en sortant de l’hôtel, un gardien de l’hôtel nous accompagne pour tous nos déplacements (que ce soit sur 10 mètres ou 1 km), il y a de nombreux enfants de la rue, des itinérants, des gens douteux, etc. Nous n’avions jamais rien vu de tel. Heureusement, le lendemain, c’était le départ pour le safari!

Le lendemain, à l’heure convenue nous attendait notre équipe de trois personnes : David, le cuisinier, Samuel, le chauffeur et Nicolas, le guide. Nous sommes donc partis tous les cinq dans un vrai pick-up de safari! Nic était bien content! Premier arrêt : le Grand rift, tout juste à l’extérieur de Nairobi. Un paysage à couper le souffle qu’on aperçoit perché du haut de la colline. C’est vers cette plaine que nous nous dirigeons afin d’aller rencontrer les Masais. Plus nous nous y enfonçons, plus les paysages sont arides, plus il y a d’énormes troupeaux de vaches et de chèvres et les Masais dans leur fameux habit traditionnel se dévoilent à nous. Suite à notre arrivée au premier campement (emplacement superbe entouré d’acacias, les arbres célèbres des safaris du Kenya et de la Tanzanie), nous avons rencontré Jonathan, notre guide Masai. Nous nous sommes promenés avec lui dans la plaine alors qu’il nous expliquait plusieurs traditions masais, leur mode de vie, etc. Durant cette promenade, nous avons eu la chance de rencontrer un groupe d’hommes qui préparait un mouton venant tout juste d’être tué (la tête traînait encore dans l’arbre derrière le groupe à titre de trophée!).  Dans la tradition masai, les hommes mangent séparés des femmes. Nous n’avons pas vraiment réussi à savoir pourquoi, mais c’était comme ça, c’est la tradition. Les hommes préparaient donc deux plats. Dans le premier, ils faisaient cuire un gros morceau de mouton dans un bouillon et dans le deuxième, ils faisaient sauter de petits morceaux de mouton dans la graisse de l’animal. À la fin, ils y rajoutaient le sang de la bête… Nous avons goûté avant l’épisode du sang et c’était très bon! Ensuite, nous avons quitté les hommes pour aller rencontrer les femmes au village. Un accueil très chaleureux nous attendait. Ici, afin de saluer, on serre la main des adultes et on touche la tête des enfants (c’est un signe de respect envers les adultes) en disant ‘’sopa’’. Suite aux salutations, nous avons pu visiter une maison traditionnelle masai. Celle-ci, très typique, était composée de quatre pièces : une pour un veau, une pour une chèvre (ils éloignent la mère de ses petits la nuit afin d’avoir du lait le matin), une pour le lit du mari et la cuisine et la dernière pour le lit de la mère et des enfants. Dans la tradition masai, c’est la femme qui construit la maison (Nic trouvait que c’était un très bon concept! Hihihi!) et celle-ci est bâtie à l’aide de bois et d’un mélange de fumier, de cendres et d’argile. Pendant que nous étions dans la maison, nous avons été bénis d’un phénomène naturel…! Il y a des milliers d’abeilles qui ont commencé à envahir la maison… Nous paniquions un peu, mais Jonathan nous disait que c’était une bénédiction et que nous allaions sortir de la maison ‘’pole, pole’’ qui signifie ‘’lentement, lentement’’. Nous sommes sortis le plus rapidement que nous permettait la culture masai (soit, définitivement pas assez rapidement vu les circonstances!) et personne ne fut piquée! Mais ouf, que d’émotions! Une fois à l’extérieur, nous pouvions voir le nuage d’abeilles qui entrait et sortait de la maison! C’est sur ces émotions que s’est terminée notre première journée de safari!

Nous avec en arrière-plan, le Grand Rift

La vue de notre campement

Les hommes préparant le mouton

Notre guide Jonathan et une maison typiquement masai

Nous et nos nouveaux amis
Le lendemain, c’était une autre journée consacrée aux Masais. Nous avons débuté avec une promenade afin de voir quelques animaux (singes, impalas) tout en nous dirigeant vers une petite école de brousse masai! Les enfants ont chanté pour nous : c’était super! C’était maintenant le moment de dire au revoir à Jonathan afin d’aller rendre visite à un autre projet masai, le Maji Moto. À titre de bienvenue, nous avons eu droit à la célèbre danse masai (où les hommes sautent très haut et lancent des cris de guerriers!). Nous avons d’abord visité un village où vivent uniquement des femmes veuves et des jeunes filles rescapées de mariages forcés. Plus tard, Nic a aussi pu se pratiquer à lancer la lance avec laquelle les hommes chassent! Il aurait eu besoin d’un peu de pratique encore afin de nous ramener un souper, par contre! Pour terminer notre rencontre, nous avons visité une école dédiée à l’insertion des enfants masais dans le système scolaire kényan. C’est aussi là entre autre que certaines jeunes filles rescapées vont à l’école. C’était un projet inspirant où tout le monde y mettait son cœur! Après toutes ces visites, c’était maintenant le moment d’aller à la rencontre des animaux dans le parc du Masai Mara! Nous avons pu y voir des gnous, des zèbres, des phacochères, des gazelles, des buffles, des éléphants, deux lions (c’est déjà un de plus que l’année dernière!) et surtout des guépards qui s’apprêtaient à aller chasser! Le tout dans un décor enchanteur digne de tous nos rêves de safari!
Des girafes sur la route

Des veuves du projet Maji Moto

Les petits Masais de l'école

Zèbres dans le Masai Mara

Un paysage classique de la savane africaine

Maman et bébé éléphant

Un guépard se préparant à aller chasser

Le camion de safari
Pour la troisième et déjà dernière journée de ce court safari, nous sommes retournés une autre fois dans le Masai Mara et la chance était vraiment avec nous!  Grâce aux yeux de lynx de notre guide et de notre chauffeur, nous avons pu voir (de très, très près!) trois lionnes en train de manger un gnou! C’était assez intimidant, mais quel spectacle de la nature! Un peu plus tard, nous avons aussi vu un lion mâle et c’est sans compter les girafes, gnous, gazelles, hippopotames et autres que nous avons aussi eu la chance d’apercevoir! Pour terminer, notre aventure ne serait pas complète sans que nous restions coincés avec le camion! En plaine savane africaine, nous sommes restés pris dans un profond trou d’eau avec comme fond, de la boue!  Samuel et Nicolas nous ont sorti de là en 1h30 (encore une fois, on avait bien fait ça…!) et on nous a répété à plusieurs reprises : ‘’hakunamatata’’ qui comme dans le film signifie ‘’pas de problème’’! C’était déjà la fin du Kenya : route vers Nairobi, dodo et le lendemain, avion vers Moshi, ville du Kilimanjaro où une toute autre aventure allait débutée!
Les lionnes en plein repas

Le roi de la jungle!

Quelques anecdotes culturelles…
-       - Chez l’ethnie Luo (à l’ouest du Kenya), les enfants sont nommés selon le moment de la journée où ils sont nés! Heureusement qu’on leur donne aussi un prénom chrétien pour les différencier davantage!
-       - Dans la culture masai et même kényane, la vache représente le principal signe de richesse. Plus une personne possède de vaches, plus elle est riche. C’est en quelque sorte la colonne vertébrale de l’économie et comme nous a dit notre guide Nicolas, lorsqu’il y a une sécheresse, le Kenya tombe en récession! C’est important à ce point-là!
-     - Dans la même veine que le point précédent, lorsqu’il y a un mariage kényan, l’homme doit offrir un cadeau à la famille de sa future femme et les vaches sont le principal outil de négociation. Plus la fille est jolie et éduquée, plus elle est cher et donc, plus elle vaut un nombre élevé de vaches!

Nous pourrions vous parler durant des heures de tout ce que nous avons appris sur la culture masai et kényane… C’était une expérience inoubliable et un autre visage de l’Afrique pour nous à ajouter à nos autres découvertes.

On vous embrasse!
Annick et Nic