dimanche 14 octobre 2012

Tanzanie : ‘’Pole, Pole’’


Kamsar, 6 octobre 2012

Ça y est, nous sommes déjà rendus sur les pentes du Kilimanjaro… Nous l’avons tellement visualisé, nous nous sommes entrainés si fort et c’est MAINTENANT! Nous sommes excités et stressés à la fois, nous pouvons l’apercevoir de la ville et ça semble si haut! La première journée, c’est plutôt relax : piscine à l’hôtel, rencontre avec notre guide (Babuu. Il a monté le Kilimanjaro plus de 100 fois, mais il a perdu le compte exact! On lui fait donc confiance!), préparer l’équipement et surtout dernière douche pour 8 jours!

C’est le lendemain que tout commence pour vrai! Le matin, la place principale de l’hôtel est remplie de gens nerveux, de gros sacs d’expédition… Et voilà, c’est le moment : on se dirige en autobus vers la porte d’entrée de la route Machame, celle qui nous amènera au sommet! Arrivés là-bas, c’est le temps de s’inscrire, les porteurs s’affairent à rassembler tout ce qui sera nécessaire à l’expédition, etc. Il y a beaucoup d’action! Une fois les formalités terminées, nous faisons les premiers pas sur le sentier! La première journée s’est très bien déroulée. La météo était exceptionnelle et nous traversions la forêt tropicale. En gros, nous avons marché environ 5 heures, parcouru 11 km et monté de 1800 m. à 3000m. où se situait le premier camp (camp Machame). Le rythme de marche est très lent (Pole, pole!) et nous ne sommes jamais à bout de souffle même dans une montée. La vue du camp fut tout de même bien appréciée! En plus, une belle surprise nous attendait : nous avions une toilette d’expédition privée! Un bonheur vu les conditions des toilettes des camps! À chaque camp, nous avions trois tentes (montées par les porteurs qui quittent les camps après nous et arrivent au prochain avant nous. Ça vous donne une idée de leur rythme à eux!) : une tente repas, une tente toilette et celle pour dormir.  Sur la montagne, les journées passent très vites et les nuits sont longues : nous sommes très fatigués!
La vue de la montagne avant de s'y rendre

C'est le départ!

La forêt tropicale, paysage de la première journée
Après un matin givré au camp (d’ailleurs, il faisait déjà assez froid à cette altitude!), c’était le moment de débuter la deuxième journée qui fut l’une des plus spectaculaires. Un sentier assez escarpé que nous pouvions voir monter au loin devant nous, une belle forêt, un agréable sentier et aussi beaucoup de poussière! Nous allons n’en parler qu’une fois, mais pour la totalité de l’expédition, il y avait de la poussière dans notre eau, dans notre nourriture, dans nos bottes, dans notre tente… bref, vraiment partout! Donc, une courte journée de 4 heures pour 4 km (ça montait!) et 800 m. d’altitude. Le camp Shira était donc située à environ 3800 m. Aujourd’hui, sur cet étroit sentier, nous prenons conscience qu’il y a beaucoup (beaucoup trop à notre goût, en tout cas) de gens sur la montagne. Nous sommes parfois pris dans des bouchons de gens. Ça rend parfois la randonnée désagréable, mais on s’y fera. Une journée difficile, mais somme toute agréable qui se termine par un bon repas! Par ailleurs, la bouffe d’expédition est beaucoup mieux que ce à quoi l’on s’attendait. Pour terminer, un petit mot sur le camp Shira. C’est d’ici qu’on voit le sommet du Kilimanjaro (par la face Kibo, donc pas celle que nous allons montée) pour la première fois et de l’autre côté, le sommet du mont Meru. Nous sommes et serons pour le reste du trek au-dessus des nuages. Les couchers de soleil se font sur le Meru et les levers sur le Kili... Ce sont des paysages à couper le souffle!
Le sentier de la seconde journée

Vue du camp...

Coucher de soleil sur le Meru
Déjà la troisième journée! Ça passe très vite et tout va bien jusqu’à maintenant. Aujourd’hui, nous demeurons au même camp et c’est pour nous une journée d’acclimatation. Nous faisons tout de même une randonnée d’environ 5 heures dans les environs ce qui nous permet de bien s’adapter à cette altitude et de conserver notre rythme. D’ailleurs, à cette altitude, il ne fait jamais plus de 12° durant le jour, ça gèle la nuit, le vent est frais et la végétation est subarctique.

Lors de la journée suivante, c’est le moment de quitter le camp et de continuer notre route. Ce fut toute une journée dans la roche volcanique (qui nous suivra jusqu’au sommet) et le froid! Nous avons marché durant 6h30 sur environ 10 km pour passer de 3800 m. jusqu’à 4600 m. pour ensuite redescendre à 3900 m., lieu du troisième camp (Baranco). Bref, de la montée et de la descente, des vallées et d’étrangers palmiers qui poussent encore à 4000m.! Encore de l’agréable météo : nous sommes bien chanceux!
Annick et les palmiers

Magnifique vue sur la montagne
Belle vue sur le sentier qui nous attend
Du camp Baranco, nous pouvions voir ce qui nous attendait pour le lendemain (jour 5 déjà) : une montée rocheuse à flanc de montagne où les bâtons de marche ne seraient d’aucune utilité! Finalement, c’était beaucoup moins imposant que ce que ça en avait l’air et tout s’est bien déroulé. Suite à cette montée abrupte, il fallait bien redescendre un peu pour ensuite remonter, redescendre encore assez abruptement et devinez quoi, monter encore! Malgré tout, c’était une petite journée de 4 heures seulement pour 5 km. Globalement, nous n’avons pas gagné en altitude, mais avons seulement traversé deux vallées. C’est au camp Karanga que le sommet devient très, très présent. Nous le voyons constamment, nous nous y approchons et ça devient carrément une obsession!
Nous sommes au-dessus des nuages!
Le moral est bon!
La sixième journée que nous entamons est la dernière avant le sommet! C’est une courte journée de 3 heures de marche pour environ 4 km, mais surtout 700m. de dénivelé (de 3900 m. à 4600 m.). C’est une montée qui se fait tout de même très bien, mais qui se termine par un drôle de moment. Lorsque nous arrivons au camp Barafu, les gens qui ont fait le sommet la veille sont en train de redescendre lorsque nous arrivons vers 11h. Ce n’est rien de trop encourageant puisque beaucoup de gens (ou peut-être ne voyons-nous que ceux-là!) ont l’air mal en point et exténués. À ce moment, on se demande vraiment ce que nous sommes venus faire là! Après un lunch rapide, nous devons nous reposer puisque cette nuit, nous ne dormirons pas beaucoup : nous devons nous lever à 23h afin d’aller attaquer le sommet. Au souper, notre guide et assistant-guide nous donnent les dernières instructions pour le sommet et c’est le temps du dodo. Malgré l’énervement, nous dormons très bien, la fatigue aidant!
Le sentier qui nous mène au dernier camp avant le sommet
À 23 heures, nous nous réveillons, mangeons un peu et c’est le départ un peu avant minuit. Nous sommes maintenant rendus le 21 septembre! Nous partons avec les lampes frontales à l’attaque du sommet. Une longue montée dans le noir, le froid et de forts vents nous attendait. Tout se passe bien jusqu’à environ 5300m. où Annick commence à ressentir fortement le mal des montagnes. Malgré tout et grâce à l’aide de nos guides, nous atteignons Stella Point à 5769m vers 7h00, dernier point d’importance avant le sommet! Nous y prenons un thé et goûtons aux premiers rayons de soleil de la journée qui nous encouragent! Le lever de soleil à partir de 5h00 nous a aussi grandement aidé. C’était si beau de voir les couleurs à l’horizon et le soleil se pointer. Après Stella Point, c’est maintenant le temps d’aller voir cette fameuse pancarte qui nous confirmera que nous nous sommes bel et bien rendus au sommet de l’Afrique à 5895m. (Uhuru peak). Après 40 minutes de marche supplémentaires, c’est l’accomplissement de ce dont nous avons tant parlé et rêvé : nous sommes sur le sommet du Kilimanjaro! C’est la célébration, le temps de prendre quelques photos et de bien profiter du moment (malgré la fatigue et l’état second dans lequel nous sommes!). À cause du froid et du vent, nous n’y restons pas longtemps. C’est déjà le temps de redescendre! Rien de trop facile quand nous avons déjà 8 heures de marche dans le corps! Mais au moins, le moral est bon puisque nous avons atteint le sommet! La descente est beaucoup plus rapide ; seulement 3 heures! Vers 11h, nous arrivons au camp complétement exténués, mais la journée est loin d’être terminée! Notre équipe nous laisse deux heures pour dormir un peu, manger et refaire les sacs avant de continuer notre descente vers le prochain camp, Mweka à 3100 m. Nos jambes sont fatiguées, la descente est difficile, nous glissons un peu partout… Disons que la vue du camp est plus qu’agréable! De plus, nous sommes retournés dans la végétation, le camp est très joli et entouré de conifères. En tout, une journée de près de 1300 m. en montant et de 2800m. en descendant! La fatigue est vraiment au rendez-vous! Après un rapide souper, c’est le dodo bien mérité!
Le lever du soleil tant attendu!

Nous et nos guides en pleine célébration!

Maintenant, la descente!
Au camp Mweka
Déjà la dernière journée de l’expédition! Avant de quitter le camp, nous avons eu droit à une célébration de la part de toute notre équipe : chansons et collier de fleurs! Quel bon feeling! Ça donne l’énergie nécessaire afin d’effectuer les 10 km restants qui nous ramènerons à une altitude de 1600 m. La vue du fil d’arrivée est très émotive : ça nous fait prendre conscience de l’exploit que nous venons d’accomplir! Nous sommes vraiment fiers de nous! : - ) De retour à l’hôtel, nous recevons nos certificats, nous prenons une douche (Enfin! Mais question de bien nous rappeler que nous étions en Afrique, il n’y avait pas d’eau chaude… super!) et nous nous reposons! Le lendemain, nous quittons déjà Moshi afin d’aller relaxer sur les plages de Zanzibar! C’est une belle suite de voyage!
Nous et notre superbe équipe

Dernière vue sur la montagne avant le fil d'arrivée

Des gens bien heureux de l'exploit accompli!
Donc, après un court vol de 40 minutes, nous atterrissons à Stone Town, ville principale de l’île de Zanzibar. Un taxi nous attendait afin d’aller directement au nord de l’île, plus précisément à Nungwi. C’est là que nous découvrons un petit coin de paradis avec ses plages de sable blanc, ses eaux turquoises, sa bonne nourriture et son hospitalité. Les trois prochains jours seront consacrés au farniente, aux happy hours et à un peu de plongée pour Nic! Nungwi était exactement ce dont nous avions besoin afin de reposer nos corps endoloris et de recharger nos batteries avant de retourner à Kamsar.
Les happy hours afin de célébrer!

Un peu de plage

Un beau coucher de soleil

Le sable blanc, les eaux turquoises et les petits bateaux de pêche
La dernière journée avant de reprendre l’avion, nous avons décidé de rentrer à Stone Town afin de visiter la ville un peu. C’est une agréable découverte qui nous y attendait. Stone Town est une ville magnifique où les influences arabes, indiennes et africaines se dévoilent. Que ce soit par la religion musulmane ultra présente, par les bâtiments d’inspiration arabes, par les nombreuses épices indiennes qu’on y cultive dans les environs, par ses marchés typiquement africains ou encore par ses interminables ruelles où il fait bon se perdre, cette ville dégage une ambiance agréable à laquelle nous ne nous attendions pas. Bref, c’était une magnifique découverte. Encore de nos jours, il est aisé de comprendre que Zanzibar (nommé aussi l’île des épices) fut un point d’intérêt dans la route des épices. C’est sur cette découverte que se terminait notre voyage… Le lendemain, c’était l’avion qui nous attendait avec ses interminables escales! Deux journées dans les aéroports nous rappellent qu’il n’est pas facile de se promener en Afrique!
Le vibrant marché

Les ruelles

Les fameuses portes anciennes de l'île

Nous terminons avec quelques-unes de nos connaissances en swahili :
-    Mzungu : c’est le Fote swahilien! Ça signifie littéralement explorateur et donc Blanc!
-   Jambo! : Bonjour! Il y a aussi la chanson qui vient avec… Jambo, jambo bwana… Vous demanderez à Nic de vous la chanter ; il l’a encore dans la tête!
-    Hakunamatata : Pas de problème! Les Kényans et Tanzaniens l’utilisent souvent!
-    Simba : Lion! Le préféré d’Annick! Simba, le roi lion! Hihihi!
-    Karibu : Bienvenue!
-  Pole, pole : lentement, lentement. Sur le Kilimanjaro, on doit l’entendre au moins cinquante fois par jour!

  En somme, encore une fois nous avons réalisé un voyage exceptionnel plein d’aventures et de découvertes! L’Afrique de l’Est demeurera sans aucun doute un endroit spécial dans nos cœurs de par tous ces beaux moments vécus et l’accomplissement du Kilimanjaro!

Prochaine destination : Afrique du Sud!

On vous embrasse!
Annick & Nicholas

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