dimanche 24 juin 2012

Kamsar, année 2


Kamsar, 24 juin 2012

D’abord, bonne St-Jean! Ici, la fête est pas mal tranquille!

Donc, de retour à Kamsar pour une deuxième année. Nous devons nous réadapter…! Disons que la vie est un peu moins facile ici qu’au Canada! Mais bon, ça ira! Nous reprenons tranquillement notre rythme de vie kamsarien. Le week-end prochain, nous recommencerons à aller à l’orphelinat, cette semaine, Annick continue avec la bibliothèque, etc. Nous nous entrainons aussi très fort pour le Kilimanjaro qui approche rapidement!

Mamadou et Kaba vont bien et ils étaient bien contents de leur cadeau : un imperméable. Nos chats vont un peu moins bien par contre! Nous avons donné Pavarotti à une famille guinéenne qui habite au village et Fote habite maintenant dehors! Nous avons repris possession de notre maison! Si nous finissons par trouver de l’anesthésiant pour faire castrer Fote, peut-être reviendra-t-il à l’intérieur! Mais ce n’est pas chose si simple en Guinée!

Sinon, voici l’anecdote de la semaine. Annick devait se rendre à la CBG pour passer un appel sur le téléphone satellite pour notre voyage au Kenya. Elle arrive à la CBG et un adulte lui dit : «Hé Fote! » Elle est bel et bien revenue en Guinée…! Elle entre dans la CBG et croise quelqu’un qu’elle connaît. Les classiques salutations commencent :
-       Bonjour Annick, ça va?
-       Oui, ça va, merci!
-       Et les vacances?
-       C’étaient très bien!
-       Et le Canada?
-       Le Canada va bien!
-       Tu as pris du poids aussi au Canada!
Ce n’est pas sérieux, là! Ça fait à peine 1 minute qu’il vient de revoir Annick et il est déjà rendu à lui dire cela!
-       Non, je ne crois pas avoir pris de poids! Bye M.X, je dois aller rejoindre Nicholas!
Annick est d’autant plus de retour en Guinée! Aucun souci de froisser quelqu’un à propos de son poids puisque de toute façon, le poids est ici signe de richesse. Si tu es gras, c’est donc que tu peux bien manger et qu’inévitablement, tu as de l’argent. Un bon rappel que le choc culturel est toujours présent même après une année! Annick a surement mangé trop de nourriture bulgare!

Profitez de votre soleil! Ici, les pluies sont bel et bien arrivées!

On vous embrasse!
Annick & Nicholas

Notre retour tant attendu à Montréal!


Kamsar, 24 juin 2012

Yééé! Nous sommes de retour à Montréal! La famille, les amis, la bonne bouffe, les restos, le magasinage, les épiceries avec plein de choix, la télé avec plus de 10 canaux… ça fait du bien! Nous apprécions maintenant davantage tous ces petits plaisirs de la vie et nous sommes conscients de notre chance de connaître l’abondance et sa facilité.

Montréal, tu es encore la plus belle (malgré tes étudiants et tes travaux sur les routes!) et nous reviendrons y habiter, mais… pas tout de suite! Le trip n’est pas terminé! ; - )

Merci à tous ceux qui nous ont accueilli! Ce fut vraiment agréable! Vous nous manquez déjà!

On vous embrasse!
Annick & Nicholas

La Bulgarie!


Kamsar, 24 juin 2012

Avant de rentrer à Montréal, nous avons été faire un petit tour en Bulgarie, un pays magnifique! Nous partions avec de grosses valises qui allaient nous suivre jusqu’à Montréal! Après une courte nuit dans l’avion qui nous amenait à Paris et un autre vol jusqu’en Bulgarie, nous voilà arrivés dans la capitale, Sofia. Notre hôtesse de couch surfing, Kamelyia, nous y attendait et nous nous sommes ensuite dirigés vers son appartement du centre-ville. À première vue, Sofia ressemble un peu à toutes les capitales européennes : développées, organisées, relativement propre, etc. Pour nous, c’est un retour à la civilisation! Par contre, Sofia a aussi un petit quelque chose d’ère post-soviétique : de hauts bâtiments à logements en béton armée et délabrés, des statuts de militaire, etc. Aussi, impossible de déchiffrer quoique ce soit sur une affiche : ici, l’écriture est cyrillique!
Pas toujours facile le cyrillique!
Arrivés à l’appartement de Kamelyia, un autre choc nous attendait : l’appartement soviétique! Son logement avait été terminé un peu après la deuxième guerre mondiale. Comme dirait les Guinéens, « ça duré, ça Madame! ». Un tout petit 4 ½ avec une porte double (question de sécurité), de la tapisserie à la grandeur, une cuisine minuscule dans laquelle il est impossible d’y entrer un four de grandeur standard (ni un frigidaire d’ailleurs) et une salle de bain plus petite que celle de notre appart sur de la Roche (oui, oui, c’est possible!). Le portique et les escaliers étaient aussi douteux…! Bref, on y vivait l’expérience à son meilleur! 
La rue où habite Kamelyia.
 Après s’être rapidement installés, nous sommes sortis pour aller visiter le centre-ville. Nous y avons trouvé une ville remplie d’histoire et de modernité, de monuments rappelant la guerre, d’églises (les Bulgares sont très croyants et ils sont de confession orthodoxe), de parcs, etc. Bref, une jolie ville pleine de vie et où on s’y sent bien. 
La célèbre cathédrale Alexandre Nevski
Les icônes
 Kamelyia est ensuite venue nous rejoindre en soirée afin d’aller souper dans un restaurant bulgare. La nourriture bulgare… miam, miam! C’est donc ici que nous vous énumérons ce que nous avons mangé durant notre voyage… Torture d’y penser maintenant que nous sommes de retour en Guinée! Donc :
-       soupe froide au yogourt bulgare et persil
-       feuilles de vignes fourrées d’un mélange à base de viande de porc
-       œufs dans une sauce au yogourt bulgare
-       salade shopska (une genre de salade grecque)
-       piments farcis
-       des sandwichs bulgares, comme par exemple le Princessa : pain, jambon, fromage, épices. Ça semble simple, mais c’est délicieux!
-       des pêches et des cerises dans des pots masson préparées comme dans l’ancien temps
-    des pâtisseries et encore des pâtisseries! Les panitzas sont nos favroris : de la pâte et du fromage bulgare!
-       du fromage bulgare et du yogourt bulgare
-       des saucissons bulgares
-       de la bière… beaucoup de bières : Kamenitza, Shumensko, Zagorka, Ariana
-       de la Rakia… (voir un peu plus loin!)
-       des frites avec du fromage bulgare (une genre de poutine sans sauce)
-       des patates farcies avec du yogourt bulgare, du bacon et des échalotes
-       de la salade russe (une salade de patates)
-       assiette de patates aux quatre fromages
-       carrés au fromage bulgare
-       pain arabique
-     le fromage préparée de façon Thracian (gros morceau de fromage, un œuf, des tomates, du saucisson et des piments marinés, le tout cuit dans un pot en argile…! Ouf… nous en rêvons encore!)

Il est à préciser qu’un GROS repas pour deux ainsi que deux bières ne coûtent environ que 11$ CAD! Inutile de vous dire que c’était toute une sortie de la brousse côté culinaire!

Le lendemain, nous avons pris l’autobus pour se diriger vers le village d’Osikovitza où la famille de Kamelyia a une maison de campagne. Une vieille maison typique fabriquée avec du bois, des briques et de la boue et où il y a une grange pour les animaux. La toilette est à l’extérieur, il y a un puits et on chauffe au poêle à bois l’hiver! Fait très intéressant, il y a une LADA qui roule ENCORE! Et là, pas de blagues sur les LADA : ils en sont très fiers! Après avoir visité la maison et déposé nos trucs (nous y passions la nuit), nous sommes allés deux maisons plus loin dans un party bulgare! C’était un BBQ entre amis comme nous pouvons en voir au Québec, mais avec quelques particularités! D’abord, on y mange un peu tout le temps et ce toute la soirée, on y danse bulgare (genre de danse en ligne qui se promène partout avec beaucoup trop de pas!) et on y boit de la rakia, leur boisson nationale! C’est un alcool très, très fort, souvent fait maison, dans lequel ils font fermenter un fruit, par exemple, des cerises ou des prunes. Ça se rend à environ 40% d’alcool. C’est important de mentionner qu’ils ne la mélangent pas avec un jus ou une autre liquide et qu’ils en boivent beaucoup! À ce sujet, Nic dit : c’était pas si pire… Annick dit : c’était imbuvable! Au total, nous avons passé une magnifique soirée!
Une LADA!
Le lendemain matin, nous avons pris la route avec Kamelyia et deux autres personnes rencontrées la vieille au party (Krum et Theodora) pour se rendre au Monastère de Rila, un site UNESCO indispensable à visiter. Pour s’y rendre, nous avons traversé des paysages magnifiques dont des montages parfois encore enneigées! Rendus là-bas, nous nous sommes promenés sur le site enchanteur avec les montagnes en arrière plan, les bâtisses parfois encore en bois, les moines qui s’y promènent, les peintures sur les plafonds… C’était vraiment une magnifique journée! Après un petit souper sur la route, dodo chez Kamélyia et retour sur la route dès le lendemain!
Le Monastère Rila
 Ce matin, on trace vers la deuxième ville en importance : Plovdiv. Après deux heures de route, le frère de Kamelyia nous attendait à la gare d’autobus. Il nous a amené à notre hôtel en plein centre-ville et nous sommes ensuite partis à la découverte de la ville. Quelle surprise d’y trouver les ruines d’un colisée et d’un théâtre romains, une vieille ville incroyablement romantique et de magnifiques jardins! Plovdiv est adorable! En après-midi, nous avons pris notre première crème glacée depuis un an (c’était sans doute la meilleure de notre vie!) et nous avons terminé la journée avec un peu de shopping. Le lendemain, nous sommes allés nous promener sur leur Mont-Royal! Ça nous rappelait beaucoup le parc du Mont-Royal de par sa configuration et son belvédère! C’était très agréable! Fin de journée tranquille à lire, écrire, prendre un café! Profiter de la vie, finalement!
Le colisée
Le théâtre
Des maisons de la vieille ville à Plovdiv
La vieille ville de Plovdiv
Nous au belvédère
Après deux journées à Plovdiv, nous voilà de retour sur la route vers Veliko Tarnovo, notre dernier arrêt en Bulgarie. Après s’être levé une heure trop tôt puisque nous étions tout mêlés dans nos changements de fuseaux horaires et avoir vécu une attente interminable dans une des gares de bus les plus douteuses que nous avions eu l’occasion de voir, nous sommes enfin partis pour Veliko Tarnovo! Nous avions réservé un magnifique hostel directement dans la vieille ville! C’était super! Arrivés sur place, un ancien médecin de la CBG nous attendait : Vesselin Mitev! Nous sommes partis à la découverte de la ville avec un vrai Bulgare! À l’horaire, la forteresse Tsarevets qui date de l’époque médiévale, un énorme dîner bulgare, visite de la rue des artisans (forgerons, sculpteurs tisserands, etc.) et le parc des Assens. Une journée bien remplie où nous avons pu voir la beauté de cette ville développée en hauteur sur les deux rives d’une rivière en serpentin.  Le lendemain, après une petite marche dans Plovdiv afin d’acheter les derniers souvenirs, nous avons repris l’autobus pour Sofia. Dernier souper et dodo chez la gentille Kamélyia qui nous a repris chez elle pour notre dernière nuit. Les amis du party à Osikovitza étaient là pour la soirée! C’était une bien belle dernière soirée! Les sacs sont prêts et on prend l’avion demain matin pour Montréal! : - )
La forteresse Tsarevets
Notre dîner avec Mitev
La ville de Veliko Tarnovo
Maintenant, quelques points supplémentaires et commentaires:
-       Il y a encore des blocs communistes partout et ils sont dans le même état que ce que vous voyez dans les films!
-       Les babouchkas, ça existent encore!
-       Plusieurs femmes ont encore le toupet crêpé digne des années 80!
-       Les Bulgares semblent craindre les couleurs dans leurs vêtements… sans doute une vieille habitude.
-       L’argent se nomme des levas.
-       Les Bulgares boivent beaucoup…! Peut-être un moins que l’idée que nous nous faisons des Russes, mais tout de même!
-   En Bulgarie, les influences sont extrêmement diversifiées : grecques, russes, turques, italiennes, serbes…
-       La bière se vend en 2 litres de plastique… comme la liqueur!
-       Les jeunes parlent anglais, mais les gens plus âgés, pas du tout. Ça crée parfois de drôles de moments!
-       En Bulgarie, les filles CAPOTENT sur Nic! À plusieurs reprises, les filles lui faisaient de grands sourires clairement dirigés vers lui et qui démontraient des intentions très claires! Nic a ADORÉ la Bulgarie! Hihihi! Notre hypothèse est qu’il n’y a pas de blonds en Bulgarie. Ça représente donc l’exotisme!
-       La Bulgarie est tournée vers l’avant et non pas vers le passé dont on ne discute pas trop de l’époque soviétique, c’est plutôt tabou.
-       Pour les Bulgares, la chute du communisme ne représente pas l’arrivée du capitalisme, mais plutôt celle de la démocratie.
-       En Bulgarie, il y a beaucoup, beaucoup de jeunes hommes qui s’appellent Ivan! Une blague bulgare dit que quand on lance une roche, on est certain d’atteindre un Ivan!
-       Dans un restaurant dans lequel nous avons mangé, les toilettes étaient dans un ancien bunker nucléaire! Les plafonds bas et les trois portes capitonnées avec la roue pour les ouvrir nous ont bien fait rire!
-       Le service dans les restaurants et les magasins n’est pas la qualité première des Bulgares…!
-       Dans les restaurants, les assiettes arrivent très, très rapidement! (C’est au moins 10 fois plus rapide qu’en Afrique!) Manger n’est pas une activité sociale comme cela peut l’être au Canada. Nous avons dû nous adapter!
-       Certains dépanneurs sont seulement une fenêtre près du sol!
-       Dans la langue bulgare, OUI = DA et NON = NÉ. Jusque là, c’est facile. Par contre, quand ils disent DA, ils font non de la tête et quand ils disent NÉ, ils font oui… Nous étions plus que confus!

 Au total, la température n’a pas toujours été clémente avec nous, mais nos rencontres, la nourriture et ce que nous y avons vu en valaient définitivement le déplacement! La Bulgarie fut un vrai coup de cœur!

On vous embrasse!
Annick & Nicholas

dimanche 17 juin 2012

One year down !


Kamsar, déjà un an plus tard…

Ce message sur le blog, c’est moi (Nic) qui va l’écrire. C’est un peu ma rétrospective personnelle de l’année qui vient de passer. C’est ma lettre à moi-même pour passer en revue mes impressions africaines.

Il y a tout juste un peu plus d’un an, j’arrivais à Kamsar en étant ouvert et fasciné à l’environnement autour de moi qui avait changé complètement depuis Montréal. Il y a tout juste un an, je venais de quitter les attaches physiques (parce qu’on ne quitte jamais les attaches émotives) pour venir vivre l’expérience. Maintenant, qu’est-ce que je peux dire du temps qui a passé ?

Quand je suis sorti de l’avion à mon retour, j’ai eu un petit ressentiment du vertige de la première fois. Pas un doute, mais un petit vertige de replonger dans cette réalité parfois difficile, mais toujours intéressante pour une deuxième année. Heureusement, j’avais fait le plein d’énergie avec les gens que j’aime et je n’aurais que deux semaines avant le retour d’Annick. Le vertige a donc été rapidement effacé. La résistance au changement vient de la fermeture de l’esprit. Et pour être bien ici, on doit s’ouvrir. C’est à mon avis la façon non pas de survivre, mais de l’apprécier.

« Bonne arrivée monsieur Nicholas ! Ça va ? Bien ! Ça va bien ? Et la famille ? Et le Canada ? »
La routine de l’interminable salutation ! Et mon sourire de coin de bouche qui ne démord pas… Je suis bien de retour !

La vérité ? Je suis content d’être de retour. J’ai beaucoup à apprendre encore et il y a ici beaucoup d’expériences à être vécues. Il n’est jamais facile de quitter les gens qui nous sont chers, mais ce n’est que temporairement. Et cette pensée est réconfortante…

Le Bilan

En bon comptable, je me dois de dresser un bilan de l’année 1. Je n’ai pas envie d’additionner les positifs et les négatifs alors je me contenterai de dire que ce que je cherchais, c’était de l’aventure, des voyages, des rencontres et une belle expérience à vivre. J’ai eu la chance immense d’être avec quelqu’un qui avait la même optique que moi et je peux dire sans me tromper que nous avons eu tout ce que nous cherchions.
Est-ce que l’expérience vaut l’investissement ? Oui. Est-ce que c’est toujours facile ? Non. Est-ce que je suis motivé pour ma deuxième année ? Oui. Est-ce que je prendrais la même décision en retournant dans le temps ? Sans hésiter.

L’année deux est déjà en route. Les objectifs sont nombreux. Les réalisations aussi. Le temps passe toujours vite de cette façon. On y va un segment à la fois. On apprécie. On va de l’avant.
Calendrier des 3 prochains mois : Découvrir Kamsar et la culture toujours plus, avoir la visite d’une amie en août et aller au Kilimandjaro en septembre. Le temps passe vite dans ces conditions, mais au moins, on a la profonde conviction que Lennon n’était pas exact quand il a dit que ‘la vie, c’est ce qui arrive quand on est occupé à faire autre chose’. La vie, c’est ce qui arrive quand on prend le taureau par les cornes. Et qu’on profite.

Je vous embrasse !

Nic
PS: Notre temps en Bulgarie a été vraiment très apprécié. Nous vous réécrirons sur le sujet sous peu.
PPS:  C'est encore et toujours confirmé: Montréal est la plus belle ville du monde !